Dans les années 1970, Bernhard Russi s’installe sur le toit du monde du ski alpin. Il est champion olympique à Sapporo, champion du monde et vient de renverser la domination autrichienne. Mais très vite sa suprématie est menacée par un Valaisan du nom de Roland Collombin qui vient perturber son ivresse de victoires. Ce sera la légendaire rivalité entre le «Sunny Boy» alémanique et le natif de Versegères fêtard et volontiers provocateur. Sur la piste les deux hommes sont aussi différents que dans la vie. Russi, c’est la précision épurée, Collombin, lui, représente l’audace et la fougue indomptable. «La comparaison arrangeait bien les médias qui faisaient monter la mayonnaise en opposant un gentil et un sauvage. En réalité, nous avons toujours été plus proches l’un de l’autre que les médias ne le laissaient croire. J’ai toujours voué un profond respect et une grande amitié à Roland. On se téléphone régulièrement et le rencontrer reste un moment de plaisir intense. Je crois que c’est réciproque. Pour tout dire, je lui dois beaucoup…», expliquera Russi en 2013 dans «L’illustré». Les deux sportifs suisses deviennent des stars et galvanisent les passions de tout le pays. Mais le 6 décembre 1975, Roland Collombin subit une grave chute à Val-d’Isère et met fin à sa carrière. Une époque que Pierre Morath fait revivre avec des images d’archives et des interviews contemporaines.